Une technique émergente déjà séduisante
Cyril Hamot, agriculteur dans le Gers, a testé avec l’aide d’Étienne de Saint-Laumer, product marketing chez Horsch, la culture en relais ou « relay-cropping ». Consistant à semer une culture d’été dans une céréale alors que celle-ci n’a pas encore été moissonnée, la technique peut surprendre ! Si elle n’est pour le moment que le fruit d’expérimentations isolées, elle pourrait pourtant s’avérer gagnante, à condition de relever les défis techniques qu’elle pose.
Le relay-cropping ou culture en relais consiste, tout comme la double culture, à produire et récolter, sur une parcelle donnée, deux cultures la même année. Mais à la différence de cette dernière, elle propose non pas d’enchaîner la moisson de la céréale par le semis d’une seconde culture mais de semer cette culture au début de l’épiaison. « Cette technique nous vient des États-Unis, où elle est expérimentée par des agriculteurs comme Jason Maulck », précise Étienne de Saint-Laumer, product marketing chez Horsch. Aux États-Unis, comme dans beaucoup d’endroits du monde, telle la Chine où l’on sème couramment le coton ainsi que le maïs dans un blé d’hiver.
Cyril Hamot est installé à Montadet dans le Gers. (©Cyril Hamot)
« Nous nous y sommes intéressés car cette pratique s’inscrit bien dans l’idée d’une agriculture hybride employant moins d’herbicides, entre le bio et le conventionnel. Mais cela nécessite de l’adapter à nos sols et notre météo ! », explique Étienne de Saint-Laumer. L’entreprise a ainsi débuté il y a quatre ans des essais sur ses parcelles du FITZentrum, à Schwandorf en Allemagne. « La première année, nous avons été surpris : le soja qui poussait au-dessus des chaumes de blé était propre : il n’y avait pas besoin de le désherber ! Voulant creuser la piste, ils ont mis au point d’autres essais avec Arvalis puis avec des agriculteurs intéressés par la technique, en Allemagne comme en France. Cyril Hamot, installé à Montadet, dans le Gers, est l’un d’entre eux.
Un chevauchement des cycles libérateur
C’est en premier lieu face à un souci de calendrier que Cyril Hamot et son père se sont intéressés au relay-cropping. Si la double culture est plébiscitée dans la région, elle a en effet une spécificité qui peut se révéler handicapante : les dates de semis qu’elle impose. « Le soja derrière un orge fonctionne bien, mais il faut le semer autour du 15 juin. Or nous n’avons pas forcément à cette période-là du temps à y consacrer » explique l’agriculteur. Semer du soja directement dans du blé, avec des dates de semis et de récolte similaires à celles d’un soja en pur, permet alors de libérer du temps en juin.
Le sol est peu travaillé, il profite d’une couverture permanente et les intrants sont grandement limités…