Mémoriales 2009. L’Agro-industrie étrangle les producteurs de lait!

 Nouvel échec des négociations entre industriels et producteurs

 AFP

Industriels et producteurs de lait, réunis mardi pour tenter de trouver un accord sur le prix d’achat du lait, se sont séparés sur un nouvel échec, alors que de nombreux mouvements de protestation se sont poursuivis toute la journée dans les campagnes françaises.


Les négociations ont échoué une fois de plus (© Terre-net Média)

“On n’a pas réussi à rapprocher les points de vue”, a déclaré à l’AFP Jehan Moreau, directeur de la Fédération nationale des industries laitières (Fnil), à l’issue de près de 6 heures de réunion. “Jusqu’au bout on a privilégié la recherche d’un accord interprofessionnel” au niveau national, a-t-il ajouté, soulignant qu’industriels et producteurs ne s’étaient “pas quittés fâchés”. Aucune nouvelle réunion n’est prévue à Paris mais “il y aura des réunions régionales”, a indiqué M. Moreau.

La Fédération nationale des coopératives de lait (Fncl) a elle aussi déploré dans un communiqué ce “désaccord”, tout en espérant que les “trois familles” de l’interprofession (producteurs, coopératives et industriels) “sauront se remettre très vite au travail”.

Les représentants de la Fédération nationale des producteurs de lait (Fnpl), dernière grande partie prenante aux négociations, n’étaient pas joignables en début de soirée.

Depuis plusieurs semaines, industriels et producteurs tentent de s’entendre sur les tarifs du lait du quatrième trimestre et du début de l’année prochaine. Ces négociations difficiles sont compliquées par la crise économique. Les transformateurs réclament une baisse des prix — d’environ “30 euros” pour 1.000 litres pour le quatrième trimestre selon M. Moreau, contre 40 à 70 euros au début des négociations — en mettant en avant la baisse de la consommation et une chute des prix des produits industriels, comme la poudre de lait, sur les marchés mondiaux.

BEAUCOUP D’INQUIÉTUDE

La Fnil fait valoir que “malgré cet ajustement, le prix du lait payé aux producteurs aura augmenté de l’ordre de 18% en 2008″. Des propositions rejetées par les producteurs qui invoquent la hausse de leurs charges d’environ 20% sur un an, citant la flambée des prix du pétrole.

La mobilisation des producteurs laitiers s’est poursuivie toute la journée sur le terrain, avec de nombreux mouvements de protestation dans l’Ouest, le Sud-Ouest et le Nord. Plusieurs laiteries Bongrain, Lactalis, Agrial ou Entremont ont été bloquées en Basse-Normandie, dans le Puy-de-Dôme, le Gers ou encore le Nord-Pas de Calais, tandis que plusieurs camions ont été immobilisés ponctuellement, comme dans l’Aude.

“J’ai beaucoup d’inquiétude s’il n’y a pas de résultat dans les négociations”, déclarait avant la réunion Pascal Clément, secrétaire général de la section lait de la Fédération régionale des syndicats d’exploitants agricoles (Frsea) de l’Ouest, redoutant de possibles “débordements importants” en cas d’échec.

Ces dernières années, le prix du lait faisait l’objet d’une recommandation du Centre national interprofessionnel de l’économie laitière (Cniel). Cette pratique a dû cesser après une injonction de la Direction générale de la concurrence et de la répression des fraudes (Dgccrf).

L’interprofession va définir un nouveau mécanisme pour la prochaine campagne laitière qui commencera en avril 2009 mais, en attendant, elle doit trouver un accord pour ce trimestre et le tout début 2009. Il y a urgence car les producteurs ne connaissent toujours pas le montant que vont leur verser les industriels pour le lait déjà collecté en octobre. Habituellement les éleveurs reçoivent les bordereaux de paiement de leurs laiteries dans la première quinzaine du mois suivant.

Source…

Derniers communiqués

Communiqué de presse et manifestation contre Carrefour

Après une année 2022 inédite, nous, éleveurs laitiers, avons vu nos coûts exploser. Les prix qui nous sont payés ont certes commencé à monter en fin d’année, mais amorcent déjà une redescente et il y existe encore beaucoup de verrous à faire sauter pour éviter la faillite, notamment à cause de certaines enseignes de la distribution, comme la multinationale CARREFOUR. 

Lire >>