Mémoriales 2009. Les producteurs de lait de l’Apli persisten et signe devant Danone à Villecomtal-sur-Arros

« ils n’ont plus rien à perdre »

Les producteurs de lait du département ont déversé 200 000 litres de lait devant l'usine Danone. Photo José Navarro.

 

Les producteurs de lait de l’Apli persistent et signent. Les Haut-Pyrénéens ont convergé devant le site de l’usine Danone, à Villecomtal, pour déverser 200.000 l de lait contenus de leurs cuves à lisier dans un champ tout proche de l’usine.

Christian Manauthon, vice-président départemental de l’Apli, note qu’avec ce mouvement, « l’usine Danone collecte 60 % de lait en moins dans les Hautes-Pyrénées. Au-delà de cette action pour évaluer nos forces, c’est aussi une action symbolique. Les politiques européens doivent réguler le marché pour qu’il n’y ait pas surproduction ».

« ils n’ont plus rien à perdre »

Toujours aussi déterminés, les producteurs ne jettent pas l’éponge. « Tous nos détracteurs ont compté sur un essoufflement du mouvement puisque nos trésoreries sont dans le rouge, voire dans le noir, poursuit Christian Manauthon. Justement, c’est ce qui fait la force du mouvement. Les éleveurs n’ont plus rien à perdre. Le mouvement peut durer jusqu’à ce que mort s’ensuive. Mourir aujourd’hui ou dans un mois, c’est exactement pareil. C’est pour cela que le mouvement tiendra. »

Les producteurs laitiers sont d’autant plus mobilisés qu’ils se sentent soutenus par les consommateurs : « On peut tout changer parce que ce mouvement vient de la base. Les gens qui prennent des décisions sont complètement déconnectés du terrain. Ces décisions ne conviennent ni aux producteurs ni aux consommateurs. Nous le voyons au quotidien, dans nos dons de lait. Les consommateurs nous soutiennent à 100 % ».

« Jusqu’à la fin ! »

Après une heure et demie de route au volant de son tracteur, la Madiranaise Sylvie Lascabannes a rejoint le groupe. Ce n’est pas sans émotion qu’elle s’est confiée : « J’ai amené la traite des deux jours. Le laitier est passé ce matin. On lui a dit que ce n’était pas la peine qu’il vienne parce que j’allais moi-même amener notre lait, dans l’après-midi, à la laiterie ». à l’image de ses collègues, Sylvie est très déterminée : « Tant qu’à crever, on va se battre jusqu’à la fin ! », s’emporte-t-elle.

Très remontée, Sylvie égratigne ses représentants syndicaux : « Nos responsables syndicaux sont des gens cravatés, hors du terrain, loin de tout ce qui se passe dans nos campagnes. Ils sont confortablement assis, nantis de bonnes situations ».

L’agricultrice est amère : « Je me suis installée en 1999. J’ai fait tout ce que l’on m’a dit de faire pour les mises aux normes pour pouvoir produire en bonne et due forme. Et voilà où l’on en est. Il y a trois ans que j’ai pris la décision de continuer, alors que je pouvais aller faire ma vie au Canada. J’ai fait ce choix parce que j’aime ma région, j’ai mes vaches, des encours. Aujourd’hui, le sacrifice est lourd, très lourd à porter. Quand je vois que mon beau-frère, au Québec, vend son lait à 536 € la tonne… C’est une honte de voir combien le nôtre est rétribué ».

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