Le 20 septembre dernier, la commission économique du Sénat rejette les travaux de l’Assemblée Nationale en nouvelle lecture, sur la proposition de Loi Agriculture et Alimentation. L’APLI se réjouit de cette décision, mais s’inquiète profondément du contenu final de cette loi.
Nous rejoignons totalement les propos du communiqué de Madame la Sénatrice Anne-Catherine Loisier. Le projet présenté par l’Assemblée Nationale n’écoute pas les producteurs. Encore une fois, avantage est donné aux industriels !
Alors que les rapports de la commission économique européenne confirment la nécessité d’une régulation des volumes de lait, alors que les fermes continuent a faire faillite par centaines, alors que des calculs précis des coûts de productions sont mis à disposition des élus depuis plusieurs années, ils continuent de produire des textes de loi condescendants, immatures, méprisants et destructeurs pour notre avenir. Nous sommes en 2018, il serait temps pour la politique agricole de se révéler légitime fondatrice d’une agriculture capable de faire face aux enjeux de notre époque.
Pourtant, point de régulation de la production de lait dans leur projet. Les coûts de production ? Ils les calculent en faveur des industriels. Doit-on encore, comme à des enfants, expliquer que cela est une énorme bêtise ?
Mais qui sont ces gens qui disent nous représenter tout en participant à la dissection du tissu rural de leur pays au profit d’élevages intensifs ? Ces gens sont-ils ceux qui inaugurent en grande pompe une méga-structure de 800 hectares avec deux robots de traite, un atelier de poules pondeuses et un méthaniseur… finalement en faillite elle aussi ?
Serons nous assez compétitifs sur les marchés internationaux lorsque toutes nos terres seront mortes ou vendues à des sociétés écrans qui hébergent leurs comptes aux Iles Caïmans ? Trouverons nous grâce à leurs yeux lorsque les seuls bassins surexploités du pays seront en proie à la sécheresse ou aux inondations ?
Serons nous assez compétitifs sur les marchés internationaux lorsque toutes nos terres seront mortes ou vendues à des sociétés écrans qui hébergent leurs comptes aux Iles Caïmans ? Trouverons nous grâce à leurs yeux lorsque les seuls bassins surexploités du pays seront en proie à la sécheresse ou aux inondations ?
Mais qui sont ces gens qui prétendent nous abattre à petit feu en pleine connaissance des faits !
Et surtout, que devons-nous en conclure, nous paysans ?
Nous remercions le Sénat pour leur décision qui a elle-seule fait preuve de bon sens et d’un réel soucis du maintien durable d’une agriculture jouant son véritable rôle en France.
Nous prévenons ceux qui, forts de relations et de bureaux confortables, se permettent de mettre à genoux les 50 000 exploitations laitières tenant encore difficilement debout. Les éleveurs sont peut-être épuisés et ruinés, et peut-être voient-ils leurs voisins mettre un terme à leur activité ou pire à leur vie, mais ils continuent à tenir bon. Nous ne saurions que trop vous conseiller de ne pas les inciter à tout lâcher d’un coup d’un seul. N’oubliez pas que nous sommes le socle sans lequel industriels et logique libérale ne seraient plus que le pâle reflet de l’échec de vos politiques inconscientes.
Nous conclurons ce communiqué en invitant chaque producteur à se tenir prêt face à l’annonce qui sera faite de la loi agriculture et alimentation.
L’Apli Nationale