« Nos soi-disant représentants siègent trop souvent dans les coopératives qui aujourd’hui veulent baisser le prix du lait », dénonce l’éleveur aveyronnais Pascal Massol. (© DR)

L’Apli, Association des producteurs de lait indépendants, est une association inter-régionale qui regroupera des éleveurs de Midi-Pyrénées et d’Aquitaine et sera ouverte à d’autres régions. « Elle aura pour objet la protection des intérêts des producteurs de lait que ce soit pour la défense du prix du lait, comme actuellement, ou tout autre sujet en rapport avec la production laitière », souligne Pascal Massol, producteur de lait en Aveyron , un des leaders de ce mouvement.

« SORTIR DE LA GUÉ-GUERRE ENTRE SYNDICATS »

Mais pourquoi créer une association de plus alors qu’il existe déjà plusieurs syndicats de producteurs ? « On s’aperçoit que nous ne sommes finalement pas défendus. Il y a conflit d’intérêt. Nos soi-disant représentants siègent aussi trop souvent dans les coopératives qui aujourd’hui veulent baisser le prix du lait, alors que leur rôle devrait être de valoriser au mieux notre production »,  dénonce l’éleveur aveyronnais.

Même son de cloche du côté du Sud-Ouest. « Quand nous avons lancé la grève du lait, souligne Jérôme Duffau, éleveur à Saint-Sever de Rustan (Hautes-Pyrénées), la Fdsea nous soupçonnait de faire le jeu de la Coordination rurale (CR) et, de son côté, la CR a essayé de se récupérer le mouvement. Ces gué-guerres sont stériles et ne mènent à rien. Là, nous avons vraiment ressenti le besoin de sortir de tous ces clivages, car c’est l’avenir de notre métier de producteur de lait dans nos régions qui est réellement en jeu. » 

Vidage d’un tank à lait dans le cadre de la grève du lait menée par une partie des livreurs à la laiterie Danone de Villecomtal sur Arros (Gers). (© DR)

« EN FINIR AVEC LES PROFESSIONNELS DE LA REPRÉSENTATION »

A l’Apli, les membres du conseil d’administration ne pourront pas avoir de mandat de dirigeant dans une autre structure syndicale et les mandats seront limités dans le temps. « Une manière d’éviter toute confusion et de favoriser le renouvellement des dirigeants qui trop souvent sclérosent les structures en place » précise Pascal Massol. « Il faut en finir avec ces “professionnels de la représentation”, aux multiples casquettes. Les éleveurs en ont marre. D’ailleurs, on le voit bien, des mouvements spontanés apparaissent dans d’autres régions. »

Les départements des Hautes-Pyrénées et du Gers sont les plus avancés dans la structuration de cette nouvelle association, avec déjà plus de 150 adhérents. Des réunions sont en cours d’organisation dans tous les autres départements de Midi-Pyrénées et d’Aquitaine. Une démarche qui pourrait s’étendre à d’autres régions.